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Lâcher prise : 5 étapes quotidiennes essentielles

Corentin Julienne - Psychologue Clinicien

Auteur : Corentin Julienne

Badge profil vérifié

Psychologue Clinicien

(Et ingénieur logiciel)

Publication : 28 mars 2024

8 min

Lâcher prise : 5 étapes quotidiennes essentielles

📕 Définition : qu'est-ce que le lâcher prise ?

Le lâcher prise, c'est embrasser l'idée de ne pas tout commander au doigt et à l'œil, de se libérer de l'emprise des choses que l’on ne peut pas changer et de se concentrer sur le moment présent dans tout ce qu'il a à offrir.

 

Cette approche de la vie, loin de prôner la passivité ou l'abdication, est plutôt une ode à la sagesse et à une certaine liberté d'esprit. En adoptant le lâcher prise, on diminue son stress, on régule mieux ses émotions, on s'ajuste aux rebondissements de l'existence et, finalement, on s'ouvre franchement à la joie de vivre.

Le lâcher prise peut s’apparenter à l’acceptation, une philosophie qui permet de ne pas lutter contre ce que l’on ne peut pas contrôler, pour éviter de se torturer inutilement. La première étape est de bien faire la différence entre ce que vous pouvez changer (et donc de mettre en place des actions adaptées pour arriver au changement voulu) et de ce que vous ne pouvez pas changer (et donc d’accepter la situation).

Nous vous guiderons à travers 5 étapes quotidiennes pour changer ce que vous pouvez changer et lâcher prise quand vous ne pouvez rien y faire. Réalisables par tous, ces étapes sont des clés pour tisser autour de soi un cocon de sérénité, de bien-être et de santé mentale. Détendez-vous, le lâcher prise n'est pas un don inné mais bien une compétence à cultiver jour après jour, quelle que soit l’endroit du monde que vous habitez ou le tempérament qui vous caractérise.

Masculinité et lâcher prise

Masculinité et lâcher prise

Dans un monde où une certaine vision de la masculinité règne encore en maître, le lâcher prise est souvent étiqueté comme une tendance féminine, voire une faiblesse, par ceux qui se laissent influencer par les attentes traditionnelles du comportement masculin.

 

Ces attentes promeuvent une version de la virilité basée sur l'indépendance, le succès, la force et la réserve émotionnelle. Cette perspective limitée sur ce que signifie être un homme peut entraver leur liberté d'exprimer leurs émotions, de chercher de l'aide, de remettre en question leurs actions, de s'adapter aux nouvelles situations et de vivre pleinement l'instant présent.

Les normes sociales restrictives peuvent agir comme un obstacle au bien-être mental des hommes, augmentant leur risque de rencontrer des problèmes tels que le stress, la dépression, le suicide, la violence et les dépendances, et ceux plus fréquemment que les femmes.

Ces mêmes normes peuvent également limiter leur capacité à établir des relations authentiques et profondes, tant avec eux-mêmes qu'avec les autres. De plus, le lâcher prise n’est en aucun cas un “truc de hippie” new age qui ne serait pas viril. Le lâcher prise et les techniques de méditation ont une efficacité démontrée par de très nombreuses études scientifiques très sérieuses.

Étape 1 : Commencez la journée par un moment de gratitude

Étape 1 : Commencez la journée par un moment de gratitude

Photo de Nathan Dumlao sur Unsplash

La gratitude, ce sentiment chaleureux de reconnaissance pour les petits et les grands bonheurs de la vie, ouvre la voie à un meilleur bien-être.

Ce n’est pas moi qui le dit, mais de nombreuses études scientifiques sérieuses et bien documentées. La gratitude est un puissant antidote contre le stress, l'anxiété et la mélancolie, fortifiant votre bien-être. La gratitude permet de faciliter le lâcher prise en ce sens qu’elle permet de mettre l’accent sur ce qu’on a la chance d’avoir dans la vie. Pour instiller ce sentiment dès les premiers instants du jour, voici deux pratiques simples à adopter :

Exprimez votre gratitude

C’est évidemment la première étape. Dès le saut du lit, consacrez un moment à consigner dans un journal de gratitude l'éventail des petites et grandes choses qui éveillent votre reconnaissance. Vous pouvez aussi le faire à l’oral, ou dans votre tête.

 

Pas besoin de penser à des choses exceptionnelles. Avoir de la gratitude pour un ami qui vous a soutenu, de vivre dans un pays en paix, etc. Cela peut vous paraître un peu stupide au premier abord, mais il s’agit en fait de “hacker” votre cerveau. En effet, ce dernier est une machine à résoudre des problèmes et est donc biologiquement fait pour se focaliser sur les choses négatives de votre vie. La gratitude permet de mettre l’accent sur le positif sans dénier les problèmes de votre vie.

Exprimez votre gratitude à vos proches

Cela peut faire peur à première vue. Ce n’est pas toujours facile de se sentir vulnérable en exprimant ses émotions à autrui. Cependant, cela peut contribuer à renforcer vos relations et à vous permettre de vous sentir mieux entouré.

 

Bien sûr, il ne s’agit pas d’exprimer votre gratitude à n’importe qui. Commencez par vos proches, par exemple en exprimant à un ami proche que vous ressentez de la gratitude de l’avoir comme ami.

Étape 2 : Identifiez ce qui est sous votre contrôle (ou pas)

Étape 2 : Identifiez ce qui est sous votre contrôle (ou pas)

Photo de Chris Leipelt sur Unsplash

La clé d'une tranquillité d'esprit durable réside dans la capacité à distinguer ce qui est de notre ressort de ce qui ne l'est pas. Souvent, nous gaspillons notre temps, notre énergie et notre sérénité à nous tourmenter ou à nous opposer à des éléments hors de notre contrôle, comme le passé, le comportement d'autrui, le climat, entre autres. Plutôt que cela, il serait plus sage d'embrasser ces faits avec calme et de diriger notre attention vers nos possibilités d'amélioration de notre propre condition. Voici deux astuces pour vous guider :

Faire la différence entre ce que vous pouvez changer et le reste

Une méthodologie simple pour reconnaître ce qui nous échappe consiste à dresser une liste des préoccupations ou stress actuels.

 

Subdivisez ensuite ces éléments en deux groupes : ceux que vous avez la capacité de contrôler ou influencer, et ceux qui vous sont inaccessibles. Vous avez, par exemple, le pouvoir de déterminer vos actions, vos décisions, vos priorités. Ca, c’est ce qui est sous votre contrôle.

 

En revanche, les opinions, réactions, décisions ou sentiments d'autrui sont au-delà de votre contrôle. Cette démarche vous éveillera à ce que vous pouvez changer réellement ou non. Pour ce qui est des choses que vous ne pouvez pas changer, vous pouvez appliquer des techniques de méditation et d’acceptation.

Choisissez votre stratégie en fonction du problème

Vous savez faire la différence entre ce qui est modifiable et ce que vous ne pouvez pas modifier ? Super, c’est une très bonne chose ! Et maintenant ? Eh bien, il s’agit d'utiliser une stratégie appropriée.

 

Premier cas de figure, vous pouvez faire quelque chose pour changer la situation. Dans ce cas, il est temps pour vous de mettre en place des actions pour, justement, changer la situation ! Par exemple, si vous estimez que vous n’êtes pas assez payé pour ce que vous faites, vous pouvez lister les actions à effectuer pour changer ça. Par exemple, demander un entretien à votre patron ou chercher un travail dans une autre entreprise. Une fois que vous avez listé les actions à mettre en place, place à l’action !

Second cas de figure, vous ne pouvez rien faire face à la situation. Du coup, je ne peux rien faire et suis foutu ? Pas du tout ! Je vous invite à lire l’étape 3 : accepter ce que vous ne pouvez pas changer.

Étape 3 : Acceptez ce que vous ne pouvez pas changer

Étape 3 : Acceptez ce que vous ne pouvez pas changer

Photo de Colton Duke sur Unsplash

C’est un fait, il y a des choses dans votre vie que vous ne pouvez pas changer, même avec la meilleure volonté du monde. Le fait que vous allez mourir un jour, le fait que votre relation soit terminée, le fait qu’il y a beaucoup de monde dans les transports en commun en heure de pointe.

 

Que ce soit des choses tragiques ou des petits soucis de la vie quotidienne, il ne sert à rien d’essayer de changer des choses qui sont hors de votre contrôle. Vous ne feriez que vous rendre malheureux et dépenser de l'énergie dans un combat perdu d’avance.

Savoir arrêter d’essayer

Eh oui ! Je comprends que ce soit frustrant, et, pour être honnête avec vous, cela fait un peu “remède de grand-mère”. La vérité, c’est que parfois il faut tout simplement apprendre à choisir ses combats, et laisser tomber les batailles perdues d’avance.

 

Pour reprendre mon exemple des transports en heure de pointe, vous pouvez toujours râler, pester contre l’impolitesse des gens qui ne vous laissent pas descendre du bus ou de la rame de métro. Et ensuite, qu’est-ce que ça changera ? Vous pensez vraiment que les gens vont changer si vous vous mettez en colère ou que vous ruminez vos pensées négatives ? Je pense que nous avons tous les deux la réponse à cette question…

Accepter ses émotions douloureuses

Les situations douloureuses que vous ne pouvez pas changer vont forcément amener des émotions douloureuses et des ruminations mentales. Encore un de mes “remèdes de grand-mère”, allez-vous me dire, mais une partie de la solution consiste à… accepter ses émotions négatives.

 

Il ne s’agit en aucun cas de se résigner mais de faire de la place à vos émotions douloureuses sans chercher à les combattre ou les détruire. La douleur fait partie de l’existence et aucun humain n’y échappe. Plus vous luttez, plus vous focalisez votre attention sur cette émotion négative et plus c’est difficile d’y échapper.

 

Essayer de ne plus penser à un ours blanc pendant une minute. A quoi pensez-vous maintenant que vous avez lu cette phrase ? Probablement à un ours blanc… Je vous invite à découvrir d’autres techniques similaires pour ne pas se faire envahir par ses émotions douloureuse et ses ruminations mentales dans le paragraphe suivant.

Étape 4 : Pratiquez des techniques de méditation

Étape 4 : Pratiquez des techniques de méditation

Photo de Max sur Unsplash

Plongeons dans l’univers de la méditation, cette pratique séculaire qui invite à se focaliser pleinement sur le moment présent. Le but est de se concentrer sur l’ici et maintenant, tout en apprenant à être conscient de nos pensées, émotions et sensations. Elle permet notamment d’éviter les ruminations mentales (se focaliser encore et encore sur ses pensées désagréables, sans apporter de solution au problème).

Exercices de respiration pour se recentrer

Dans la quête de l’apaisement et du recentrage, une pléthore d’exercices de respiration se présente à vous. Prenons un exemple simple : respirez lentement tout en focalisant votre attention sur votre souffle.

 

Vous verrez que votre attention sera forcément happée par des bruits, vos pensées, vos émotions. Ce n’est pas grave.

 

Recentrez-vous sur votre souffle. Cela arrive encore ? Aucun problème. Notez ce qui vous a interrompu, puis recentrez votre attention sur votre souffle, autant de fois que nécessaire.

 

Il n’y a pas de “bonne” manière de méditer, ce n’est pas une question de performance !

Intégrez la pleine conscience dans votre routine

La pleine conscience peut se pratiquer lors de sessions formelles, structurées, mais ce n’est pas une obligation !

 

Vous pouvez prendre quelques minutes à tout instant pour méditer et vous concentrer sur l’instant présent. Qu’il s’agisse d’être conscient de ses pensées et émotions quand on se sent stressé durant la journée, ou encore de prendre 5 minutes pour se concentrer sur son souffle, les occasions ne manquent pas ! Prenez quelques instants pour vous ressourcer et vous concentrer sur l’instant présent.

Étape 5 : Définissez des limites saines

Étape 5 : Définissez des limites saines

Photo de Zan sur Unsplash

Il est clair que se détacher de ce que nous ne pouvons modifier ne signifie pas abandonner toute action là où nous pouvons exercer une influence positive.

 

Poser ses limites joue un rôle crucial dans la protection de notre bien-être, de notre espace personnel et de notre indépendance. Elles servent de barrière contre les expériences négatives, douloureuses ou épuisantes, tout en ouvrant la voie à des expériences enrichissantes, valorisantes et positives.

 

Établir de telles limites est essentiel ! Pour établir et maintenir ces barrières protectrices, voici quelques conseils indispensables :

Etre conscient de la nécessité de savoir dire non

Dire non est non seulement votre droit le plus légitime mais également une nécessité dans vos relations avec les autres. Il ne s’agit pas d’être égoïste ou individualiste mais d’être en mesure de faire respecter vos choix et vos limites. Il y a une grande différence entre accepter de bon cœur de rendre un service et dire oui alors que vous voulez refuser (ce qui amènera invariablement à beaucoup de frustration).

 

Refuser ce qui ne vous convient pas ou vous surpasse libère du temps et de l'énergie pour les choses qui comptent réellement pour vous. Pour maîtriser l'art de dire non, je vous invite à lire le chapitre suivant qui parle de communication assertive.

Apprendre à communiquer de façon assertive

Le sujet de la communication assertive (également appelée affirmation de soi) est un thème très large que l’on ne peut pas aborder dans ce court article. Pour faire simple, communiquer de façon assertive c’est être en mesure de pouvoir faire preuve d’empathie tout en étant ferme dans ses décisions et l’établissement de ses limites. Cela peut paraître simple à première vue mais cela requiert de l’entraînement et de la pratique. 

 

Imaginez que vous vouliez refuser de travailler pendant vos vacances, ce qui est une demande excessive de la part de votre supérieur hiérarchique. Vous pouvez procéder comme suit : 

  • Reformuler la demande de votre n+1 : “Je comprends bien que tu ai besoin que je termine cette tâche à cause de la deadline ”. Vous exprimer que vous avez bien prêté attention à ce que vous dit la personne.

  • Exprimer votre refus, sans vous justifier et en étant bref et concis : “je suis en vacances, et je m’en occuperais en rentrant, dans une semaine”. 

  • Exprimez votre empathie, reformulez bien l’émotion qui transparaît de ce que vous dit la personne. “Je comprends que tu sois agacé par mon refus de m'occuper de ce dossier”. Le but c'est que la personne se sente écoutée et comprise, sinon elle va se braquer et toute communication sera impossible.  

 

C’est un exemple très basique et vous comprenez bien que devenir un expert en communication assertive ne s’improvise pas ! Si vous voulez allez plus loin dans votre compréhension de l’affirmation de soi, il existe de très bons ouvrages à ce sujet. Vous pouvez aussi travailler cette compétence auprès d’un psychologue formé à cette technique.

Conclusion

Conclusion

Savoir quand agir et quand lâcher prise, c’est tout un art qui requiert de l’entraînement et de la pratique. Toutefois, au vu des multiples avantages que cela apporte, vous auriez tort de vous en priver ! Nous avons vu ensemble 5 manières de mieux savoir quand agir et quand lâcher prise :

  1. Faites de la gratitude votre rituel matinal

  2. Faites la différence entre ce qui sous vôtre contrôle et ce qui y échappe

  3. Accepter ce que vous ne pouvez pas changer

  4. Pratiquez des exercices de méditation

  5. Établissez des limites saines

 

En mettant en œuvre ces précieux conseils, vous découvrirez que le lâcher prise est une aptitude que vous pouvez cultiver et perfectionner au fil du temps. Les fruits du lâcher prise sont multiples et influeront positivement sur votre santé mentale, enrichiront vos interactions sociales, tout comme votre épanouissement personnel et professionnel. Alors n'hésitez plus et faites le premier pas vers le lâcher prise dès maintenant !

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