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Définition : Susceptible
La susceptibilité se manifeste comme une réponse émotionnelle intensifiée face à tout commentaire ou situation percevables comme offensants ou dégradants.
Les individus susceptibles ressentent une attaque personnelle, une humiliation ou un rejet face à des critiques ou moqueries, même lorsqu'elles ne sont pas intentionnelles. Ces personnes interprètent souvent de manière négative les actions ou les mots d’autrui et ont une réaction amplifiée, qu’elle soit de colère, de repli sur soi ou de justification excessive.
Cette sensibilité accrue est habituellement le reflet d’un manque de confiance ou d’une estime personnelle affaiblie, d’une appréhension à être jugé ou d’un désir d’approbation.
Des éléments culturels, sociaux, ou personnels peuvent également influencer ce trait, rendant une personne plus vulnérable dans certains contextes spécifiques, en fonction de sa propre sensibilité et de son expérience de vie.
Les répercussions de la susceptibilité ne sont pas anodines et peuvent sérieusement affecter tant la sphère privée que professionnelle. Elle est susceptible d’obstruer la communication efficace, la collaboration, la créativité, voire la performance.
Dans le cadre des relations interpersonnelles, elle peut être source de désaccords, confusions, tensions, voire de séparations. Sur le plan psychologique, elle contribue à l’accroissement du stress, de l’anxiété, du chagrin, ou même de la dépression, fragilisant ainsi le bien-être et la stabilité mentale de l’individu concerné.
Mais attention, la susceptibilité est la perception d’une attaque. Par moment, les commentaires peuvent être réellement attaquant ou illégitimes. C’est par exemple souvent le cas lorsqu’il y a des commentaires sur la silhouette, personne n’a à juger votre silhouette. Dans cette situation, la colère est légitime, même si la personne se défend en vous disant que vous êtes susceptible. Comme vous pouvez le voir, les choses ne sont pas toutes blanches ou toutes noires. Si dans certaines situations, vous avez des difficultés à discerner de la susceptibilité ou de l’attaque, vous pouvez vous référer à des amis que vous savez impartiaux.
Comprendre la susceptibilité
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La susceptibilité n'est pas une fatalité. Elle peut être comprise et modifiée si on en connaît les causes et les mécanismes. Il existe plusieurs facteurs qui peuvent expliquer pourquoi certaines personnes sont plus susceptibles que d'autres.
Les causes communes de la susceptibilité
La susceptibilité peut avoir une origine traumatique, c'est-à-dire qu'elle peut être liée à un événement passé qui a marqué la personne et qui se réactive à la moindre critique ou remarque.
Imaginez une personne ayant vécu des moqueries ou du rejet dans son enfance devenant extrêmement susceptible à l'âge adulte. 🌪️
De plus, la susceptibilité peut aussi être influencée par des prédispositions génétiques, qui rendent certaines âmes plus réactives aux stimuli émotionnels. Une hypersensibilité à la sérotonine, ce neurotransmetteur clé dans la régulation de l’humeur, de l'anxiété et de l’agressivité, pourrait être en jeu. 🧬
Finalement, la susceptibilité peut également découler d’un manque de confiance en soi, d’une estime de soi vacillante, d’une peur dévorante du jugement, ou d’un quête incessante de reconnaissance. Les cœurs sensibles se sentent parfois inférieurs et se débattent entre le désir de se valoriser et la nécessité de se barricader. Certains peuvent également manifester un narcissisme prononcé, rendant toute remise en question insupportable.
Et évidemment toutes ces causes peuvent être cumulables !
Différences entre être sensible et susceptible
Si être sensible et être susceptible peuvent sembler similaires, elles définissent en réalité deux états très distincts.
La sensibilité est une aptitude à percevoir et ressentir des émotions diverses, qu'elles soient légères ou intenses, agréables ou désagréables. Cette faculté révèle une âme empathique, inventive et intuitive.
La susceptibilité, de son côté, manifeste une réaction disproportionnée face à des paroles ou des événements perçus comme blessants ou vexants. Elle souligne un obstacle à l'objectivité, à la rationalité et à l'ouverture. Souvent, elle trahit une plaie interne, un complexe d’infériorité ou une difficulté à réguler ses émotions. 🤯
Il est possible d’être sensible sans être pour autant susceptible, et vice-versa. Parfois, c'est l'intersection des deux qui définit nos réactions, variant selon les situations et les contextes. Découvrir la frontière entre ces notions permet de ne pas confondre la sensibilité, une véritable force, avec la susceptibilité, perçue comme une fragilité. 🔍
Identifier les signes de la susceptibilité chez soi
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Discerner la susceptibilité en soi-même n'est pas toujours une tâche aisée. Il devient ainsi impératif d'entreprendre une introspection afin de déterminer si les paroles ou les actions d'autrui vous blessent aisément et si vous manifestez des comportements caractéristiques d'une personne susceptible.
Auto-évaluation : êtes-vous facilement blessé par autrui ?
Questionnez-vous sur votre sensibilité en réfléchissant aux points suivants :
Vous arrive-t-il de vous sentir injustement attaqué, humilié ou rejeté par les autres ?
Interprétez-vous les dires ou intentions d'autrui de manière péjorative, même lorsqu'ils sont bien intentionnés ou neutres ?
Votre réaction est-elle excessive face à une critique, une plaisanterie, ou une situation que vous percevez comme blessante ou offensante ?
Comment exprimez-vous votre désaccord ou votre déplaisir ? Par la colère, la rancune, ou peut-être par le silence ou la justification ?
Est-ce difficile pour vous de reconnaître vos erreurs ou vos défauts ?
Cherchez-vous fréquemment les éloges, la validation ou l'approbation d'autrui ?
Vous sentez-vous souvent en manque de confiance, d'amour-propre ou de sécurité personnelle ?
Si votre réponse à la majorité de ces interrogations est affirmative, il est probable que vous soyez une personne susceptible.
Comportements typiques d'une personne susceptible
Les comportements d'une personne susceptible reflètent son inconfort et son insécurité émotionnelle. Voici quelques-uns de ces comportements :
Elle tend à se comparer fréquemment aux autres, se percevant comme inférieure ou supérieure.
Elle est centrée sur le négatif, tant dans sa vie que dans celle des autres, tout en ignorant les aspects positifs.
Elle joue souvent le rôle de la victime, se lamentant sans véritablement chercher à améliorer sa situation.
Elle esquive ou évite les circonstances qui la mettraient en difficulté ou en confrontation avec autrui.
Elle se replie sur elle-même et se coupe des autres, de crainte d'être blessée ou rejetée.
Elle est prompte à se sentir coupable, honteuse ou tenue pour responsable des aspects négatifs.
Très préoccupée par l'opinion d'autrui, elle aspire constamment à séduire ou impressionner les autres.
Ces comportements, souvent autodestructeurs, peuvent altérer significativement le bien-être et les relations sociales de la personne susceptible.
3 étapes pour gérer sa propre susceptibilité
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La susceptibilité n'est pas une fatalité. Il est possible de la réduire et de la contrôler en adoptant des stratégies efficaces. Ces stratégies visent à renforcer la confiance en soi, à apaiser les émotions négatives et à améliorer la communication avec les autres.
Étape 1 : Exercices de réflexion personnelle et d'auto-analyse
La première étape pour gérer sa susceptibilité est de prendre conscience de ses propres réactions et de les analyser. Il s'agit de se poser des questions pour comprendre l'origine de sa susceptibilité, ses déclencheurs, ses conséquences et ses alternatives. Par exemple :
Quelle est la cause profonde de ma susceptibilité ? Est-ce lié à un traumatisme, à une blessure narcissique, à un manque de confiance en soi ?
Quelles sont les situations qui me rendent susceptible ? Quels sont les mots, les gestes, les personnes qui me touchent particulièrement ?
Quelles sont les émotions que je ressens quand je suis susceptible ? De la colère, de la tristesse, de la peur, de la honte ?
Quel est l'impact de ma susceptibilité sur ma vie personnelle et professionnelle ? Est-ce que je me coupe des autres, est-ce que je crée des conflits, est-ce que je me dévalorise ?
Quelles sont les pensées qui accompagnent ma susceptibilité ? Est-ce que je me fais des idées, est-ce que je généralise, est-ce que je dramatise ?
Quelles sont les actions que je peux mettre en place pour réduire ma susceptibilité ? Est-ce que je peux changer de point de vue, est-ce que je peux demander des clarifications, est-ce que je peux exprimer mes besoins ?
Ces questions peuvent être posées par écrit ou à voix haute, seul ou avec l'aide d'un professionnel. Elles permettent de prendre du recul, de se remettre en question et de trouver des solutions adaptées.
Étape 2 : Techniques de relaxation et de gestion du stress
La deuxième étape pour gérer sa susceptibilité est de se détendre et de se calmer. Il s'agit de réduire le stress, l'anxiété et les tensions qui amplifient la susceptibilité. Il existe de nombreuses techniques de relaxation et de gestion du stress qui peuvent être pratiquées régulièrement ou ponctuellement. Par exemple :
La respiration profonde : elle consiste à inspirer lentement par le nez en gonflant le ventre, puis à expirer lentement par la bouche en rentrant le ventre. Elle permet de ralentir le rythme cardiaque, de baisser la pression artérielle et de favoriser la détente musculaire.
La relaxation musculaire progressive : elle consiste à contracter puis à relâcher les différents groupes musculaires du corps, en commençant par les pieds et en remontant jusqu'à la tête. Elle permet de relâcher les tensions accumulées dans le corps et de prendre conscience des sensations physiques.
La méditation de pleine conscience : elle consiste à porter son attention sur le moment présent, sans jugement ni attachement. Elle permet de se focaliser sur sa respiration, ses sensations, ses émotions et ses pensées, sans se laisser emporter par elles.
La visualisation positive : elle consiste à imaginer un lieu, une situation ou une personne qui procure du bien-être, de la joie ou de la sérénité. Elle permet de stimuler les zones du cerveau liées au plaisir, à la motivation et à la confiance en soi.
Ces techniques peuvent être réalisées en quelques minutes, dans un endroit calme et confortable, en fermant les yeux ou en écoutant une musique douce.
Étape 3 : Exprimer ses sentiments sans agressivité
La troisième étape pour gérer sa susceptibilité est d'améliorer sa communication avec les autres. Il s'agit d'exprimer ses sentiments, ses besoins et ses attentes sans agressivité ni passivité, mais avec assertivité. L'assertivité est la capacité à s'affirmer de manière respectueuse, en tenant compte de ses propres droits et de ceux des autres. Pour communiquer de manière assertive, il est utile de suivre ces principes :
Clarifier son message : savoir ce que l'on veut dire, pourquoi on le dit et comment on le dit. Il faut éviter les messages ambigus, confus ou contradictoires.
Clarifier le message de l’interlocuteur : lorsque que nous sommes attaqués, on peut bondir pour se défendre et se justifier sans même parfois avoir vraiment compris le message de l’autre. Clarifier le message reçu peut à la fois vous éviter une mauvaise compréhension mais aussi éviter une remarque injuste ou floue. De plus, cela vous donne du temps pour répondre et pour respirer. Des questions comme « qu’est-ce que tu veux dire par là ? » ; « est-ce que tu aurais des exemples à me donner ? » sont particulièrement efficaces.
Utiliser le "je" : il faut parler en son nom, en exprimant ses sentiments, ses opinions et ses besoins, sans accuser, juger ou critiquer l'autre. Il faut éviter les généralisations, les étiquettes ou les interprétations.
Être attentif à l'autre : il faut écouter activement l'autre, en reformulant ses propos, en posant des questions et en manifestant de l'intérêt. Il faut éviter de l'interrompre, de le dévaloriser ou de le contredire.
Chercher le compromis : il faut négocier avec l'autre, en cherchant un terrain d'entente, un accord ou une solution qui satisfasse les deux parties. Il faut éviter le rapport de force, le conflit ou la fuite. Pour chercher le compromis, il est essentiel de partir de ce que l’autre dit. L’étape précédente est alors nécessaire. Plus il aura le sentiment d’être compris et entendu, plus un compromis sera envisageable.
Ces principes peuvent être appliqués dans toutes les situations de communication, que ce soit avec un ami, un collègue, un supérieur ou un inconnu.
Interagir avec une personne susceptible
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La susceptibilité n'est pas seulement un défi pour la personne concernée mais représente également un casse-tête pour ceux qui l'entourent. Trouver le juste moyen de dialoguer avec une personne susceptible, qui peut se sentir offensée pour un oui ou pour un non, n'est pas une mince affaire. Heureusement, il y a des manières d'aborder avec tact les sujets délicats, de poser des frontières bien respectueuses et de faire preuve d'une grande empathie.
Conseils pour aborder les sujets sensibles
Avant de plonger tête baissée dans des sujets qui fâchent, tâchez de suivre ces quelque astuces bienveillantes :
Opter pour le bon moment et le bon lieu: il est préférable d'éviter les discussions lourdes lorsque la personne est sous pression, fatiguée ou distraite. Cherchez un endroit paisible, où règne la sérénité.
S'exprimer avec bienveillance et respect : pas question de monter le ton ou d'ironiser, privilégiez plutôt une communication positive, motivante et constructive.
Privilégier le "je" plutôt que le "tu" : loin des reproches et des jugements, il est conseillé d'exprimer ses propres sentiments et besoins, sans imposer sa vision des choses.
L'art du sandwich : il s'agit d'une technique où un message potentiellement sensible est encadré par deux commentaires positifs, pour adoucir le coup. Exemple: "Ton travail sur ce projet est remarquable, cependant, je pense que ta présentation pourrait être peaufinée. Tu détiens un potentiel immense, et je suis confiant que tu sauras l'exploiter au mieux."
En adoptant ces conseils, vous pavez le chemin vers une communication sans heurts ni malentendus.
Établir des limites respectueuses
Délimiter ses propres bornes est essentiel pour maintenir son bien-être et son intégrité. Voici comment ériger des limites qui soient à la fois fermes et respectueuses avec une personne susceptible :
Identifier clairement ses limites : il s’agit de déterminer ce que l’on est prêt ou pas à tolérer, ce qui nous dérange ou nous affecte, et pourquoi.
Communiquer ses frontières : il est crucial de partager calmement et clairement ses frontières, grâce à l'usage de formulations en "je" et en précisant les conséquences en cas de non-respect. Par exemple : "Je trouve cela désagréable lorsque tu m’interromps, cela me donne l’impression d’être négligé(e). Si cela persiste, je me verrai contraint(e) de mettre fin à notre échange."
Appliquer fermement ses limites : restez cohérent(e) et ferme dans l’application de vos limites, en évitant de céder à la culpabilité. N'oubliez pas de respecter également les limites d'autrui. La technique du disque rayé est diaboliquement efficace. Il s’agit simplement de répéter la partie essentielle de votre message. Avec l’exemple ci-dessus, cela donnerait : « je vais mettre fin à la conversation si tu continues de m’interrompre », la personne continue… « Jacques, je vais mettre fin à la conversation si tu continues de m’interrompre ». Cela aura l’effet d’un électrochoc. Vous pouvez aussi boucler sur la réponse « Non, je n’en ai pas envie » ou le besoin « j’ai besoin que tu m’écoutes ». Cela vous évitera les justifications infinies.
Ces étapes sont cruciales pour assurer le respect de soi et l’équilibre personnel.
Le saviez-vous ? Vous avez le droit de ne pas avoir envie. Cela nécessite aucune justification.
Exercer l'empathie : comprendre sans juger
L'empathie, cette faculté de se mettre à la place de l'autre et de comprendre ses ressentis sans porter de jugement, est cruciale lorsqu'il s'agit de communiquer avec une personne susceptible. Elle est la clé pour établir un lien de confiance et désamorcer d'éventuelles tensions. Voici comment :
Écoute active : il est essentiel de prêter toute son attention aux propos de l'autre, sans interrompre, contredire ni donner de conseils non sollicités. Observez également le langage non verbal de votre interlocuteur, comme les mimiques ou le ton de la voix.
Reformuler pour assurer la compréhension : il s'agit de répéter avec vos mots ce que l'autre a exprimé, afin de confirmer votre compréhension et montrer que vous êtes à l'écoute. Exemple : "Si j'ai bien saisi, tu te sens blessé par les paroles de ton collègue."
Valider les émotions ressenties : il est important de reconnaître et de nommer les sentiments de l'autre sans les minimiser ou les ignorer, tout en exprimant votre soutien. Exemple : "Je peux comprendre que cette situation te rende triste, c'est une réaction tout à fait naturelle. Sache que je suis là pour toi."
En suivant ces recommandations, vous favoriserez un climat de compréhension mutuelle et de respect.
Exemples pratiques et scénarios courants
Photo de Ayo Ogunseinde sur Unsplash
Dans la vie de tous les jours, que ce soit au bureau, en famille, entre amis, ou même lors d'interactions avec des inconnus, on peut rencontrer diverses situations où la susceptibilité entre en jeu. Comprendre comment agir face à des commentaires perçus comme critiques et comment naviguer les conflits sans envenimer la situation d'autrui est crucial.
Comment réagir face à un commentaire perçu comme une critique ?
Face à des paroles qui nous touchent ou nous froissent, notre instinct peut nous pousser à la colère, au repli sur soi, ou à l'auto-défense. Ces réflexes, bien humains, peuvent malheureusement mener à des malentendus, tensions ou ruptures indésirées. Adopter une posture plus constructive et apaisée est souvent plus bénéfique. Voici quelques pistes pour y arriver :
Prenez le temps de vivre ce que cela vous fait ressentir. Respirer. On peut se sentir vulnérable ou honteux etc. Ce sont des émotions pas agréable à ressentir. Cependant, pouvoir les tolérer (comme une crampe), va vous permettre de les digérer ainsi qu’éviter des émotions de surface, comme la colère.
Temporiser pour avoir le temps de prendre du recul : essayez de ne pas réagir sur le vif, prenez le temps d'analyser calmement la situation. Interrogez-vous sur la nature réelle du commentaire : est-ce une critique ou notre interprétation qui le rend difficile à accepter ? Est-ce que cette critique se veut constructive, fondée, ou est-elle uniquement malveillante ?
Demander des clarifications : au lieu de partir du principe que nous avons bien saisi l'essence du commentaire, il est sage de chercher à comprendre l'intention de l'autre. Demandons-lui de préciser sa pensée, les raisons derrière ses mots, et comment il a choisi de les exprimer. Partageons également notre ressenti, sans tomber dans l'accusation ou le jugement.
Accepter la critique : se fermer à toute critique ne fait pas avancer. Reconnaître les éventuelles vérités ou opportunités d'amélioration que la critique révèle est une démarche mature. Remercions l'autre pour son retour et demandons-lui éventuellement des conseils pour nous améliorer.
Exprimer son désaccord : si la critique ne nous semble pas juste, il est important de le dire. Faisons connaître notre point de vue de manière posée, expliquons pourquoi nous sommes en désaccord, sans agressivité ni défensivité. Suggérons également un compromis ou une solution qui pourrait contenter les deux parties.
En suivant ces conseils, une critique peut devenir une chance de progresser et d'établir un dialogue riche.
Gérer les conflits sans aggraver la susceptibilité d'autrui
Les conflits font partie intégrante des relations humaines mais savoir les aborder sans accentuer la susceptibilité de l'autre est une compétence précieuse, surtout en présence de personnes qui pourraient se sentir facilement attaquées, humiliées, ou rejetées. Voici quelques techniques pour y parvenir :
Choix du moment et du lieu : évitons de lancer ou d'alimenter un conflit lorsque l'autre est fatigué, stressé ou préoccupé. Optons pour un cadre calme, neutre, sans distractions.
Ton bienveillant et respectueux : gardons notre calme, évitons la moquerie, le sarcasme ou l'ironie. Préférons un vocabulaire positif, encourageant et constructif.
Formulation en "je" plutôt qu'en "tu" : évitons les reproches et les jugements. Exprimons plutôt nos propres sentiments, opinions et besoins, sans imposer notre perspective.
Écoute attentive : prêtons une oreille attentive à l'autre, sans interruption, contradiction ou conseil non sollicité. Portons également attention à son langage non verbal.
Reformulation : montrons que nous écoutons et cherchons à comprendre en reformulant avec nos mots ce que l'autre a exprimé. Cela pourrait se traduire par : "Pour être sûr de comprendre, tu te sens blessé par ce qui a été dit ?"
Validation des émotions : reconnaissons et nommons les émotions exprimées par l'autre sans les minimiser ni les dramatiser. Faisons-lui comprendre qu'on comprend et qu'on est là pour lui.
Recherche de compromis : engageons-nous dans une négociation de bonne foi, à la recherche d'un terrain d'entente qui soit satisfaisant pour les deux côtés, évitant ainsi le conflit stérile ou l'évitement.
En adoptant ces pratiques, il est possible de gérer les conflits de manière apaisée et constructive.
Exercer l'empathie : comprendre sans juger
L'empathie, cette faculté de se mettre à la place de l'autre et de comprendre ses ressentis sans porter de jugement, est cruciale lorsqu'il s'agit de communiquer avec une personne susceptible. Elle est la clé pour établir un lien de confiance et désamorcer d'éventuelles tensions. Voici comment :
Écoute active : il est essentiel de prêter toute son attention aux propos de l'autre, sans interrompre, contredire ni donner de conseils non sollicités. Observez également le langage non verbal de votre interlocuteur, comme les mimiques ou le ton de la voix.
Reformuler pour assurer la compréhension : il s'agit de répéter avec vos mots ce que l'autre a exprimé, afin de confirmer votre compréhension et montrer que vous êtes à l'écoute. Exemple : "Si j'ai bien saisi, tu te sens blessé par les paroles de ton collègue."
Valider les émotions ressenties : il est important de reconnaître et de nommer les sentiments de l'autre sans les minimiser ou les ignorer, tout en exprimant votre soutien. Exemple : "Je peux comprendre que cette situation te rende triste, c'est une réaction tout à fait naturelle. Sache que je suis là pour toi."
En suivant ces recommandations, vous favoriserez un climat de compréhension mutuelle et de respect.
Maintenir des relations saines et équilibrées
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La susceptibilité peut nuire à la qualité de nos relations avec les autres, en créant des conflits, des malentendus, des tensions ou des ruptures. Il est donc essentiel de savoir comment maintenir des relations saines et équilibrées, basées sur l'estime de soi et le respect mutuel.
L’importance de l’estime de soi dans les interactions sociales
L'estime de soi, comme nous l’avons expliqué dans un précédent article, est la façon dont on se juge et on se valorise soi-même. Elle influence notre confiance en nous, notre motivation, notre créativité et notre performance. Elle joue aussi un rôle important dans nos interactions sociales, car elle détermine la façon dont on se comporte avec les autres, et la façon dont les autres nous perçoivent.
Une personne qui a une bonne estime d'elle-même accepte ses défauts et ses faiblesses et se sent digne d'amour et de respect. Elle est capable de s'affirmer, de coopérer, de négocier et de résoudre les problèmes. Elle est ouverte, tolérante et empathique. Elle attire et entretient des relations positives, harmonieuses et enrichissantes.
Une personne qui a une mauvaise estime d'elle-même se dévalorise et se critique constamment. Elle se sent inférieure, incompétente ou indigne. Elle a du mal à s'affirmer, à communiquer, à écouter et à faire confiance. Elle est fermée, rigide et défensive. Elle repousse ou subit des relations négatives, conflictuelles ou toxiques .
Il est donc primordial de développer une bonne estime de soi, en reconnaissant ses qualités, ses compétences et ses réussites, en acceptant ses limites, ses erreurs et ses échecs, en se fixant des objectifs réalistes et en se faisant plaisir. Il est aussi important de se respecter soi-même, en prenant soin de son corps, de son esprit et de ses émotions, en exprimant ses besoins et ses envies, en respectant ses valeurs et ses choix, en se protégeant des influences négatives et en se faisant respecter des autres.
Ce qui est le plus important, c’est qu’une personne qui a une bonne estime d’elle, a fait l’apprentissage que ce qu’elle est, n’est pas source de désamour, de rejet, d’insatisfaction ou de souffrance. En soit, le souci n’est pas d’avoir des défauts ou des faiblesses, le souci c’est de se dire que ces défauts vont avoir des conséquences négatives sur les relations. C’est pourquoi, dès que ces faiblesses seront effleurées, cela sera source de danger « relationnel ».
Construire des relations basées sur le respect mutuel
Le respect mutuel est la clé d'une relation saine et équilibrée. Il implique de reconnaître la valeur, la dignité et la liberté de l'autre, sans chercher à le changer, à le dominer ou à l'exploiter. Il suppose aussi de tenir compte de ses sentiments, de ses opinions et de ses besoins, sans les ignorer, les minimiser ou les bafouer. Il nécessite enfin de communiquer de manière honnête, sincère et constructive, sans mentir, trahir ou manipuler.
Pour construire des relations basées sur le respect mutuel, il est essentiel de suivre ces principes :
Être soi-même : il est important d’être le plus authentique possible, sans se cacher, se mentir ou se conformer aux attentes des autres. Respecter sa propre identité, sans se laisser influencer ou définir par les autres. Il n’y a pas de sentiment plus agréable que d’être aimé pour ce qu’on l’on est. En maîtrisant son image, on a l’impression que les personnes sont proches de nous pour ce qu’on décide de renvoyer.
Accepter l'autre : le tolérer, sans le juger, le critiquer ou le rejeter. Il est important aussi de respecter sa différence, sans chercher à l'imposer ou à la nier.
Écouter l'autre : y être attentif, sans interrompre, détourner ou monopoliser la conversation. Essayer de saisir son point de vue, sans le contester, le déformer ou le ridiculiser.
Exprimer ses sentiments : la sincérité autant que possible, sans cacher, exagérer ou dramatiser ses émotions. Il faut aussi respecter les sentiments de l'autre, sans les provoquer, les nier ou les exploiter.
Partager ses opinions : il faut être honnête, sans mentir, trahir ou manipuler. Il faut aussi respecter les opinions de l'autre, sans les imposer, les dénigrer ou les ignorer.
Négocier ses besoins : s’affirmer, sans être agressif, passif ou manipulateur. Il faut aussi respecter les besoins de l'autre, sans les négliger, les bafouer ou les satisfaire à tout prix.
Ces principes peuvent aider à créer et à maintenir des relations saines et équilibrées, fondées sur le respect mutuel.
Conclusion
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La susceptibilité, ce grand ballet émotionnel, se danse souvent sur une scène où l'on se sent blessé ou vexé sans raison apparente. Derrière ces rideaux, se cachent plusieurs acteurs: des souvenirs douloureux, une part de nos gènes, une estime de soi vacillante, ou encore ce désir ardent d'être reconnu. Ses effets peuvent, sans surprise, inclure une variété de drames, tels que disputes, quiproquos, tensions croissantes ou séparations impromptues. Il devient donc crucial d'apprendre les pas de cette danse complexe, que ce soit pour mener sa propre chorégraphie ou accompagner celle des autres.
Pour atténuer cette hypersensibilité, la clé est la réflexion intérieure : identifier nos réactions, les disséquer et les maîtriser s'avère essentiel. La détente nous guide ensuite vers un état de calme et d'autovalorisation. Enfin, l'art de la communication doit être peaufiné : exprimer ses émotions, ses idées, et ses besoins de manière ni offensive ni soumise, mais avec une assurance mesurée.
Se trouver face à une âme susceptible demande une approche tout en finesse : parler des thèmes délicats avec douceur et considération, fixer des frontières empreintes de respect, et ne pas oublier de chausser ses souliers d'empathie. La quête d'équilibre dans nos interactions est primordiale, en cultivant l'estime personnelle et un respect réciproque.
La susceptibilité n'est pas une croix à porter indéfiniment. Une fois ses racines et ses rouages compris, elle peut être transformée. Elle se révèle même être une porte vers l'amélioration de soi et le dialogue sincère si on sait s'y prendre. Alors, ne tardez pas à appliquer les précieux conseils partagés ici, et regardez la susceptibilité sous un autre jour !