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Définition : addiction au sport
L'addiction au sport est appelée "bigorexie". Elle se manifeste lorsque quelqu'un développe une dépendance comportementale à l'activité physique, ce qui peut avoir des conséquences négatives sur sa vie quotidienne, sa santé mentale et physique, et ses relations sociales.
L’OMS reconnaît l'addiction au sport comme étant une maladie depuis 2011. Elle n’est cependant encore présente dans aucune classification diagnostique en psychologie (DSM-V ou CIM-11), même si elle présente les mêmes effets sur la santé que les autres addictions.
Toujours d’après l'OMS, les adultes de 18 à 64 ans devraient faire au minimum 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée ou 75 minutes d’activité physique d’intensité élevée par semaine. Il est cependant difficile de dire que la bigorexie se situe à partir de X nombres d’heures de sport par semaine. Il existe tout de même une manière rigoureuse de déterminer si une personne est atteinte ou non.
Peut-être qu’au fond de vous une petite voix vous dit « mais c’est trop bien d’avoir la bigorexie ! ». En fait non, cela peut même devenir un enfer pour les personnes concernées.
Les causes de l'addiction au sport
Photo de sam bloom sur Unsplash
L'addiction au sport peut avoir des causes multiples et complexes, souvent influencées par des facteurs psychologiques, sociaux et biologiques.
Voici quelques-unes des causes possibles :
👉 Pressions sociales et culturelles
Les normes culturelles et sociales qui valorisent la musculature et l'apparence physique peuvent exercer une pression sur certaines personnes pour atteindre ces idéaux, pouvant conduire à l'addiction.
👉 Image corporelle
Des problèmes d'estime de soi et une image corporelle négative peuvent contribuer à cette dépendance. Les individus peuvent développer une obsession pour la musculation comme moyen de compenser des sentiments d'insécurité ou de faible estime de soi.
👉 Facteurs psychologiques
Des troubles tels que l'anxiété, la dépression ou des troubles obsessionnels-compulsifs peuvent jouer un rôle dans le développement de l'addiction au sport. La musculation peut devenir une manière de faire face à ces problèmes émotionnels.
👉 Facteurs génétiques
Certaines études suggèrent qu'il pourrait exister une composante génétique dans les troubles liés à l'image corporelle, ce qui peut influencer la propension à développer cet dépendance au sport.
👉 Expériences de vie
Des expériences de vie, telles que le harcèlement, la stigmatisation ou des expériences traumatisantes liées à l'apparence physique, peuvent aussi contribuer à son développement.
👉 Médias et influence en ligne
Les images idéalisées de corps musclés diffusées par les médias, les réseaux sociaux et les plateformes en ligne peuvent contribuer à la pression exercée sur les individus pour qu'ils atteignent ces standards.
👉 Problèmes de santé mentale sous-jacents
Certains individus souffrant de troubles de l'alimentation ou d'autres troubles mentaux peuvent également développer des symptômes de cette addiction.
👉 Habitudes
Comme dans toutes les addictions comportementales, il y a aussi un fort impact de nos habitudes. Les personnes addictes à l’utilisation d’internet ont pour habitude de consulter leur téléphone dès qu’elles mangent ou qu’elles ont du temps libre par exemple. Ce sont des moments du quotidien qui deviennent des déclencheurs par association.
Dans le cas de la bigorexie, le sport est souvent utilisé pour gérer les émotions (anxiété, frustration, colère…) ou pour occuper le temps. Il n’est pas réellement problématique d’utiliser la pratique sportive comme stratégie de régulation des émotions. Là où cela devient problématique, c’est lorsque la pratique sportive devient la stratégie principale de régulation des émotions.
L’individu souffrant d'addiction au sport n’apprend plus à développer d’autres stratégies de régulation des émotions et utilise la seule qu’il connaisse, le sport. Il s’enferme alors dans un cercle vicieux.
Il est important de souligner que ces facteurs ne sont pas nécessairement exclusifs les uns des autres, et souvent plusieurs d'entre eux interagissent pour contribuer au développement de l'addiction au sport. Si vous suspectez que vous ou quelqu'un que vous connaissez pourrait souffrir de ce trouble, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé mentale pour obtenir un diagnostic précis et un soutien approprié.
Les symptômes de la bigorexie
Crédit photo : Markus Spiske sur Unsplash
Dans leur ouvrage sur les addictions comportementales, Ascher et Levounis expliquent qu’on peut transposer les symptômes du DSM-V concernant les addictions aux substances sur les addictions comportementales. Le DSM-V est le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Voici une liste de ces symptômes :
👉 #1- Effectuer un exercice plus intensément ou plus longtemps que prévu.
👉 #2 - Tentatives infructueuses de réduire ou maîtriser la pratique sportive.
👉 #3 - Consacrer beaucoup de temps à planifier, faire de l'exercice ou récupérer de son impact.
👉 #4 - Avoir une envie continue intense de s'exercer.
👉 #5 - Interférance de la pratique sportive avec les responsabilités professionnelles, scolaires ou domestiques.
👉 #6 - Continuer à s'exercer malgré les problèmes relationnels ou sociaux en découlant.
👉 #7 - Réduire ou abandonner d'autres activités en raison de l'exercice sportif.
👉 #8 - S'entraîner dans des situations qui peuvent être physiquement risquées.
👉 #9 - Continuer à faire de l'exercice malgré la connaissance de ses conséquences négatives sur la santé.
👉 #10 - Nécessité d'augmenter l'intensité pour obtenir le même effet ou ressentir moins d'effet avec la même intensité.
👉 #11 - Symptômes de sevrage ou s'exercer pour éviter ou réduire ces symptômes.
Tout comme pour les personnes hypocondriaques, la dépendance au sport fait référence à un besoin excessif de contrôler. Ici le contrôle est porté sur l’apparence corporelle, le contrôle de ses émotions par le sport et enfin le contrôle de son temps.
Comment sortir de l'addiction au sport
Photo de Ashes Sitoula sur Unsplash
Sortir de l'addiction au sport peut être un processus délicat, mais il est possible avec le bon soutien et les bonnes stratégies.
🗝️ #1 - Reconnaître le problème
La première étape pour surmonter toute forme d'addiction est de reconnaître qu'il y a un problème. Soyez conscient des signes de dépendance au sport et acceptez que cela puisse avoir des conséquences négatives sur votre vie.
🗝️ #2 - Consultez un professionnel
Un professionnel de la santé mentale, tel qu'un psychologue, un psychiatre ou un conseiller, peut vous aider à comprendre les causes sous-jacentes de votre dépendance au sport et élaborer un plan pour y faire face.
🗝️ #3 - Établir des limites
Définissez des limites saines pour votre activité physique. Élaborez un plan d'entraînement raisonnable qui ne compromette pas votre bien-être général, y compris votre vie sociale, professionnelle et familiale.
🗝️ #4 - Diversifiez vos activités
Explorez d'autres centres d'intérêt et activités en dehors du sport. Cela peut vous aider à élargir vos horizons et à réduire la focalisation excessive sur l'exercice.
🗝️ #5 - Impliquez votre entourage
Parlez à vos amis, votre famille ou vos proches de votre démarche pour surmonter l'addiction au sport. Leur soutien peut être crucial dans ce processus.
🗝️ #6 - Suivi médical
Consultez un professionnel de la santé pour vous assurer que votre niveau d'activité physique actuel n'a pas eu d'impact négatif sur votre santé physique. Ils peuvent également vous fournir des conseils sur la manière de réduire progressivement votre niveau d'activité.
🗝️ #7 - Gestion du stress
Identifiez des techniques de gestion du stress alternatives, comme la méditation, la respiration profonde, ou d'autres activités relaxantes, pour remplacer l'exercice excessif comme moyen de faire face au stress.
🗝️ #8 - Fixer des objectifs réalistes
Établissez des objectifs d'exercice réalistes et flexibles. Évitez de vous imposer des exigences excessives qui pourraient contribuer à l'addiction.
🗝️ #9 - Éducation sur la dépendance au sport
Apprenez davantage sur la dépendance au sport pour mieux comprendre le problème et acquérir des outils pour le surmonter.
🗝️ #10 - Soutien social
Rejoignez des groupes de soutien, en personne ou en ligne, où vous pouvez partager vos expériences avec d'autres personnes confrontées à des problèmes similaires.
🗝️ #11 - Les TCC
Les Thérapies cognitives et comportementales (TCC) permettent d’ajouter un niveau de conscience supplémentaire sur nos pensées, nos émotions et nos comportements. Elles permettent aussi de mieux comprendre comment nos pensées influencent nos comportements et émotions.
Contrairement à ce que pensent certains, tout ne part pas des pensées. Les comportements ont aussi une influence sur les pensées et les émotions. Enfin, les émotions ont aussi une influence sur les comportements et les pensées. Ajouter un niveau de conscience supérieur sur tous ces mécanismes permettra de plus facilement s’en départir.
Prenons l’exemple de Mathieu âgé de 40 ans. Il est bigorexique, adore faire des Ironmans et des marathons. Le dimanche soir il organise sa semaine et planifie de ne pas manger avec sa famille un soir sur deux pour aller courir quelques heures (comportement : planification).
Il prévient sa compagne qu’il ne sera pas présent ces soirs là. Celle-ci lui répond qu’il est égoïste de faire passer son sport avant sa famille. Mathieu ressent un mélange d’agacement et d’incompréhension (émotion).
Il se dit que sa femme ne le comprend pas et ne le soutient pas dans ses activités (pensées). Pour gérer ce trop-plein d’émotions, il a envie d’aller courir. Cela agacera encore plus la compagne de Mathieu. Mathieu sera en retour énervé de l’agacement de sa compagne. Le cercle vicieux est enclenché.
🗝️ #12 - La méditation de pleine conscience
La méditation de pleine conscience permettra aux sportifs de prendre conscience de leurs émotions. Ensuite, ils seront capables d’observer leurs pensées. Ainsi, Mathieu verra apparaître la pensée « J’ai envie d’aller faire du sport ».
Enfin, ils pourront décider de manière consciente d’aller faire du sport. Ou bien ils pourront faire le choix de sortir du cercle vicieux dans lequel ils sont enfermés pour chercher à gérer leur émotion autrement.
La méditation de pleine conscience est issue des TCC, elle rentre dans ce que l’on appelle la 3ème vague des TCC. Voici un exemple de méditation de pleine conscience qui vous aidera à augmenter votre lucidité envers vos pensées : YouTube : Christophe André
Qui est généralement touché ?
Photo de Alex Sheldon sur Unsplash
L'addiction au sport peut toucher des personnes de tous les âges, de tous les milieux socio-économiques et de tous les niveaux de condition physique.
Cependant, certaines catégories de personnes sont plus susceptibles de développer cette dépendance. Voici quelques facteurs qui peuvent contribuer à la prévalence de l'addiction au sport chez certaines populations :
👉 Les athlètes de haut niveau
Les personnes impliquées dans des sports compétitifs à un niveau professionnel ou de haut niveau peuvent être plus susceptibles de développer une dépendance au sport en raison des pressions liées à la performance, de la pression pour maintenir un physique spécifique, et de l'engagement intense dans l'entraînement.
👉 Les amateurs de fitness
Les personnes passionnées par le fitness, la musculation ou d'autres formes d'exercice peuvent être à risque d'addiction au sport, en particulier si elles ont des objectifs physiques très spécifiques ou si elles utilisent l'exercice comme moyen de contrôler leur poids.
👉 Les personnes ayant des troubles de l'alimentation
Les individus souffrant de troubles de l'alimentation, tels que l'anorexie ou la boulimie, peuvent également être plus enclins à développer une dépendance au sport en raison de la recherche obsessionnelle de la minceur ou de la forme physique.
👉 Les personnes ayant des problèmes de santé mentale
Certains troubles de santé mentale, tels que la dépression, l'anxiété ou le trouble obsessionnel-compulsif (TOC), peuvent être associés à une dépendance au sport.
👉 Les personnes cherchant à échapper au stress
L'exercice peut être une manière saine de faire face au stress, mais certaines personnes peuvent développer une dépendance à l'exercice comme moyen d'échapper aux problèmes émotionnels.
👉 Les individus ayant des antécédents familiaux de dépendance
Il existe des preuves suggérant que des facteurs génétiques peuvent contribuer à la prédisposition à développer des comportements addictifs, y compris l'addiction au sport.
Êtes-vous bigorexique ou sportif passionné ?
Photo de Moises Alex sur Unsplash
Vous ne pouvez pas vous empêcher d’aller courir ou faire de la musculation tous les jours ? Vous savez que vous devez inclure des jours de repos dans votre planning, mais ceux-ci sont un calvaire ? Vous organisez vos journées et vos semaines en fonction de votre pratique sportive ?
Enfin, vous ne vous autorisez pas à manger « n’importe quoi ». Peut-être même que vous comptez chaque calorie ingérée. Si c’est le cas, vous êtes peut-être concerné. Lisez attentivement cet article, il devrait répondre à la plupart de vos questions sur le sujet.
Peut-être que vous aimeriez être capable de vous cantonner à un footing le dimanche comme tout le monde, mais vous vous en sentez incapable. Lorsque vous tentez de réduire ou d’arrêter le sport, vous ressentez une forme de tension permanente. Vous devenez plus irritable et plus stressé au quotidien.
Le sport vous prend tellement de temps que sans forcément vous en rendre compte, vous passez moins de temps avec vos proches qu’auparavant. Lorsque vous prenez le temps d’y réfléchir, vous vous sentez nul de ne pas être capable de résister à vos tentations.
Peut-être qu’après avoir lu ces lignes, vous vous êtes reconnu dans certains points, mais pas dans l’intégralité. Vous avez du mal à définir si vous êtes simplement un grand passionné de sport ou si vous êtes atteint de bigorexie.
En effet, la frontière est parfois floue. En plus de cela, il est beaucoup plus simple pour votre cerveau de se rassurer en vous disant que vous êtes simplement un grand sportif plutôt qu’un addict du sport. C’est un mécanisme de défense. La plupart des personnes atteintes ne reconnaissent pas leurs troubles et pensent être en bonne santé mentale.
Attention, il ne faut pas non plus tomber dans le piège inverse et se voir dépendant tout en ayant un rapport au sport plutôt sain. Essayez de vous questionner en étant le plus rationnel et lucide possible au cours de la lecture de l’article. Comprendre quelles sont les limites entre le comportement normal et l’addiction est primordial.
Qu’est-ce qu’une addiction ?
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L’addiction à la substance et l’addiction comportementale
Lorsque vous entendez « addiction », vous avez peut-être une image qui vous vient à l’esprit. Celle d’un homme avec une barbe de 3 jours titubant ou assis sur le trottoir avec des habits sales. Vous pensez en fait à un stade avancé d’addiction à une substance. Des personnes ayant tout perdu à cause d’addiction notamment à des drogues dures telles que la cocaïne, l’héroïne ou des opiacés.
Le saviez-vous ?
Le monde évolue : les addictions à des substances restent bien présentes, pourtant une nouvelle forme d’addiction prend de plus en plus de place dans la société. Ce sont les addictions comportementales. Pensez à votre nièce qui est hypnotisée par Tiktok et y reste 5 heures par jour. À votre cousin qui a secrètement perdu des milliers d’euros dans les paris sportifs, mais espère encore « se refaire ». Ou encore à votre tante qui a besoin d’avoir un nombre minimum de conquêtes sexuelles par mois.
Les addictions comportementales sont en plein essor dans notre société, avec notamment l’addiction à internet en tête de proue. Donc non, vous n’êtes pas obligé d’être un SDF qui n’a pas pris de douche depuis une semaine pour souffrir d’une addiction.
Le mécanisme de l’addiction
L’addiction est toujours un comportement de recherche de récompense. Jusqu’ici il n’y a rien de négatif. C’est lorsque ce comportement est maintenu malgré l’apparition de problèmes dans sa vie et également lorsque vous sentez que vous avez du mal à maîtriser le comportement, que vous êtes addict.
Voici ce qui permet de poser la limite entre l’addiction et le comportement normal. Si vous maintenez un comportement source de problèmes dans votre vie et que vous avez du mal à le réfréner, vous êtes dans le champ de l’addiction.
Dans la bigorexie, la récompense recherchée est la libération d’endorphines ressentie à la fin de la séance de sport. En tant que sportif moi-même, je reconnais que cette sensation est très agréable. Une autre récompense à plus long terme cette fois-ci est la transformation physique que produit la pratique du sport.
Enfin, certaines personnes atteintes de bigorexie pratiquent du sport intensément pour obtenir l’identité de « personne sportive ». Il arrive qu’elles aient une grille de lecture du monde assez binaire : personnes sportives/personnes n’étant pas sportives. Dans leur grille de lecture, les personnes sportives valent plus que les personnes n’étant pas sportives.
Le complexe d’Adonis
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Le complexe d’adonis est le mécanisme par lequel le sportif cherche à pratiquer son sport pour améliorer son image de soi et ainsi son estime de soi. En effet, l’image de soi est l’une des composantes de l’estime de soi. Toutefois, il est important de noter que l’image de soi n’est qu’une question de perception.
Vous pouvez avoir un physique qualifié de normal ou ne répondant pas aux canons de beauté de la société tout en vous percevant beau. À l’inverse, vous pouvez avoir un physique répondant parfaitement aux canons de beauté de la société tout en trouvant que vous n’êtes « pas assez ». C’est d’ailleurs ce qui se passe la plupart du temps.
Parfois, les personnes souffrant du complexe d’Adonis sont capables d’éprouver de la fierté pour les résultats obtenus. Mais elles voudraient en avoir toujours plus. Avoir de plus gros muscles ou des muscles plus visibles, moins de masse grasse, être moins lourd.
Elles ont pu obtenir de gros résultats sur leur première année de musculation par exemple et ont adoré constater leur progrès dans le miroir. Elles arrivent ensuite au stade des limites du corps humain. Elles se retrouvent piégées à devoir s'entraîner 5 à 7 fois par semaine (si ce n’est plus) pour seulement entretenir ou à peine progresser quant à l’esthétique de leur physique (puisque c’est ce qu’elles recherchent).
Les personnes atteintes du syndrome d’Adonis pensent que le sport (et notamment la musculation) augmente leur estime d’eux même alors qu’au final elle a plutôt tendance à la baisser. Les individus deviennent plus exigeants envers eux même et ne cessent d’augmenter leurs attentes envers leur physique plutôt que de se satisfaire de leurs progrès. L’image du corps est avant tout une question de perception plutôt que de réalité.
Aider un bigorexique
Crédit photo : Neil Thomas sur Unsplash
La plupart du temps les addicts au sport n’ont pas conscience de leur maladie. Pourtant, ils en souffrent eux-mêmes et font souffrir leurs proches. En tant que proche de personne atteinte, ne rentrez surtout pas en conflit direct avec la personne sur ce sujet.
Au lieu de la sermonner, questionnez là. Ne lui dites pas « Tu fais trop de sport ! ». Dites-lui plutôt « Qu’est-ce que cela t’amène de faire X heure se sport par semaine ? » puis « Et y a-t-il des points négatifs à cela ? ». Il est important que la personne ne se sente pas jugée lorsque vous poserez ces questions.
En donnant une leçon de morale à la personne, vous activez le principe de réactance et l'enfermez encore plus dans ses schémas inadaptés. En la questionnant sur son activité, vous l’aiderez à réfléchir par elle-même sur les conséquences potentiellement néfastes de son activité physique.
La bigorexie, une addiction d’hommes
Photo de Alexander Redl sur Unsplash
À ce jour, il n’existe pas de statistiques scientifiques comparant la prévalence de l’addiction au sport entre les hommes et les femmes. Toutefois, d’après une étude de Cunningham et ses collègues 6,4% de la population serait atteint d'addiction au sport (étude réalisée en 2016 aux États-Unis).
Même sans ces statistiques, ma pratique de psychologue du sport me fait dire sans hésiter que, comme dans le cas de la dépendance à la pornographie, les hommes sont les plus touchés. C’est également un avis que partagent mes collègues. La santé mentale des hommes est un sujet encore trop tabou dans la société et surtout entre les hommes.
En effet, entre hommes il existe souvent cette pression de la compétition et de la performance. Cette pression est silencieuse, cachée, mais la plupart des hommes la ressentent. Leur égo leur dit que dans leur bande d’amis, ils ne doivent pas paraître faibles. Qu’ils doivent chercher à être les plus forts.
Chez Let's Tolk, nous nous occupons de la santé mentale des hommes. Nous voulons briser ces tabous et démocratiser la psychothérapie pour les hommes. Nos psychologues sont spécialisés sur l’ensemble des problématiques psychologiques qui peuvent toucher les hommes. Si vous êtes intéressé, vous savez où nous trouver !